A-t-il été créé, éduqué, façonné par des mains invisibles, manipulé par des forces qui échappent à notre compréhension ? Vient-il d’un autre monde, d’une planète lointaine où les lois de la nature se dérobent sous des cieux inconnus ? Ou bien est-il le fruit d’un simple tube de laboratoire, une expérience humaine, une tentative de maîtrise sur ce qui échappe à tout contrôle ? Le mystère reste entier, un voile qui ne se lèvera sans doute jamais tout à fait. Pourtant, derrière les questionnements sans fin, l’histoire du genre humain avance inexorablement, portée par une quête de sens qui semble, à chaque instant, se dérober plus que jamais. Peut-être que dans ce flou, réside justement la vérité cachée, une vérité que l’homme, dans sa frénésie de comprendre, refuse de voir.
En réalité, ce n’est pas tant le genre humain qui nous importe, mais plutôt sa manière de penser sur la question suivante : l’esprit, l’âme et le corps.
La tradition judéo-chrétienne met en avant que l’homme a été modelé à partir de la poussière de la terre, qu’un souffle divin a été insufflé dans ce corps inerte, et que leur union a donné naissance à une âme vivante.
L’Esprit incarnerait la connaissance absolue de toute vertu et, par-dessus tout, de l’Amour. L’âme, nourrie par l’Esprit, n’a alors que peu à accomplir à ce stade, tandis que le corps, issu de la terre, suit son cours, en parfaite harmonie avec tout ce qui l’entoure.
MAIS VOILA !
Au fil du temps, l’âme développe ses propres pensées, ses propres sentiments et sa propre volonté, cherchant à s’émanciper de l’Esprit pour mener sa propre existence. L’arbre de la connaissance du bien et du mal avertit : « En te coupant de la connaissance absolue et, par-dessus tout, de l’Amour, tu mourras.
De la même manière, une plante en pot qui n’est plus arrosée finit par mourir, privée de sa source de vie : l’eau.
Admettons cette hypothèse. Mais qui serait assez insensé pour se couper de sa propre source de vie ? Eh bien… huit milliards d’individus, à ce jour. Je plaisante… enfin, peut-être pas. »
Voici notre petite âme, coupée de sa source de vie, portant en elle la connaissance absolue. À travers les siècles, elle n’a qu’un seul but : survivre, usant de tous les stratagèmes possibles pour y parvenir. Cela pourrait sembler parfait, mais ces subterfuges, forgés pour exister, ne sont en réalité que le prix de la mort. Durant des millénaires, l’âme n’a fait que se détruire, entraînant avec elle le corps, qui se meurt à son tour, privé d’osmose avec la nature. Désormais, son alimentation se compose de déséquilibre, d’envie, de haine et de pensées néfastes, tout ce qui façonne l’homme et la femme d’aujourd’hui.
Tout ce qui vient d’en bas appartient à la chair, tout ce qui vient d’en haut émane de l’Esprit. Coupée de l’Esprit, l’âme devient charnelle.
Et l’Esprit, qu’en est-il ? Toujours présent, omniscient, il demeure prêt à partager sa connaissance avec tous. Mais comment y accéder ? Il faut se reconnecter à sa source de vie pour en puiser la quintessence. Pourtant, ce n’est pas si simple : au fil des siècles, l’âme s’est tant polluée qu’il devient nécessaire de la purifier de toutes ses fausses doctrines. Au début, le chemin sera chaotique : alors que nous aspirerons au bien, nous ferons le mal, nos pensées s’entrechoqueront, nous tiraillant sans cesse. Se détacher de ses propres pensées, de ses valeurs profondes, celles qui nous ont façonnés, est une lutte ardue. Car aujourd’hui, l’homme et la femme sont livrés à eux-mêmes, égarés dans un monde en perdition où tout semble sans dessus dessous.
Un monde en décadence, où tous les coups sont permis, gouverné et nourri par le mal. Une immense poubelle, si nauséabonde que nous ne savons même plus faire le tri, aveuglés et manipulés par des paradigmes pervertis. Des âmes vidées de toute réflexion, incapables de prendre une décision sans consulter le sacro-saint « qu’en-dira-t-on ».
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