Souffre avec moi pour l’Evangile

Le sentiment que nous sommes appelés à souffrir — mais pas de n’importe quelle souffrance — à souffrir en Christ, de la souffrance de Christ.

Dans la seconde épître de Paul à Timothée,
c’est une des toutes dernières écrites par l’apôtre avant d’être à nouveau emprisonné et sans doute exécuté. C’est une lettre qui, par certains côtés, ressemble aussi à un testament.

Il a derrière lui une longue carrière d’apôtre, il a appris beaucoup de choses avec le Seigneur. Donc son expérience spirituelle a mûri, et quand il écrit à Timothée, il parle vraiment du fond de son cœur pour lui livrer les choses qui lui sont vraiment importantes, qu’il a vécues, sur lesquelles il a médité spirituellement, et qui représentent vraiment quelque chose de profond devant Dieu.

Alors il commence par dire (je lis à partir du chapitre 1er, le verset 7) :

« Ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier ; mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu, qui nous a sauvés et nous a appelés par une vocation sainte. »

Alors voyez ce qu’il dit :
Il commence à exhorter le jeune Timothée à renouveler son courage en Christ.

En relisant et en étudiant cette épître, j’ai été étonné de voir le nombre de fois où Paul parle de ses souffrances en Christ. Et j’ai le sentiment que c’est ça qu’il veut léguer à Timothée et à l’Église : le sentiment que nous sommes appelés à souffrir — mais pas de n’importe quelle souffrance — à souffrir en Christ, de la souffrance de Christ.

Donc c’est quelque chose de bien plus profond que l’appel à être béni en Christ. C’est une bénédiction d’être appelé à souffrir avec Christ.

Mais il y a une façon de présenter l’Évangile où on ne montre que le côté : bénédiction, guérison, délivrance, Dieu qui pourvoit, Dieu qui console, etc.,
où on a presque l’impression que le Seigneur voudrait nous éviter les souffrances.

Or, ce que Paul lègue à Timothée, c’est exactement le contraire : c’est de nous montrer que plus on avance avec le Seigneur, plus on est appelé par le Seigneur à participer à ses souffrances, pour régner avec Lui.

Donc c’est quelque chose qui, si c’est mal compris, peut être perçu avec tristesse.
On peut se dire :
« Oh mince ! On a assez de souffrances comme ça sur cette terre, si encore on est appelé par le Seigneur à souffrir, et à souffrir bien davantage à mesure qu’on grandit spirituellement… »

Voyez, ça c’est la réaction négative. Mais la réaction positive, c’est de savoir que nous sommes avec Christ, et que les souffrances qu’Il connaît, Lui, sont dues au regard qu’Il porte sur cette humanité qui nous

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Ce texte est la mise par écrit d’un message donné oralement par Henri VIAUD-MURAT.

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